20 Août 2010

Les ballons du CNES vont sonder l’Antarctique

Les équipes sont sur place depuis mi-août. La campagne Concordiasi devrait permettre de mieux comprendre le climat de l'Antarctique et la destruction du trou d'ozone en cette région du globe. 1er lâcher le 4 septembre.

Une meilleure connaissance du temps et du climat

C’est sur la base américaine de McMurdo, sur le contient Antarctique, qu’aura lieu l’étape la plus importante du programme Concordiasi.

A partir du 4 septembre, 19 ballons stratosphériques seront lâchés pour explorer et mesurer l’atmosphère de l’Antarctique.

A 20 km d’altitude, ils auront plusieurs rôles : « Il s’agit d’améliorer dans cette région du monde la prévision météorologique et la description du climat mais aussi mieux utiliser le sondeur infrarouge IASI, embarqué à bord du satellite Metop-A », explique Didier Renaut, responsable des programmes météo et climat au CNES.

La sonde européenne doit croiser plusieurs astéroïdes sur le long chemin qui la mène jusqu'à la comète Churyumov-Gerasmenko. Comment ces objets ont-ils été choisis? Explications avec Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au CNES.

Il est effectivement plus difficile qu’ailleurs pour le spectromètre infrarouge de faire des mesures précises au dessus de l’Antarctique à cause du froid et des nuages qui rendent le signal plus faible.

C’est pour cela que, dans un 1er temps et sur une période d’un mois et demi, 650 dropsondes (ou sondes tombantes) seront larguées sur commande depuis 13 ballons. De nombreux profils verticaux de la troposphère seront ainsi obtenus jusqu’à 10-15 km d’altitude.

Certaines sondes seront larguées exactement au moment du passage de IASI pour valider directement ses mesures.

Jusqu’à 5 mois en vol

La 2e partie du programme concerne l’ensemble des 18 ballons.

En suivant les vents de haute altitude, ils collecteront des données relatives à la température, à la pression ou encore à l’ozone et aux aérosols, le tout grâce à des capteurs situés sur les chaînes de vol des ballons.

Il sera ainsi possible de mieux comprendre les mécanismes dynamiques, chimiques et microphysiques qui conduisent à la formation du trou d’ozone et à sa forte variabilité d’une année sur l’autre dans cette région du globe.

Les ballons devraient rester dans les airs en moyenne un mois et demi mais certains pourront voler jusqu’à 5 mois.

Le contrôle des vols et la réception des données seront réalisés depuis le CNES à Toulouse.

Météo France aura en charge la conduite des mesures par dropsondes.

Leurs données seront quant à elles réceptionnées aux Etats-Unis, au NCAR*. Une dizaine de « ballonniers », comme on les appelle au CNES, seront sur place pour mener à bien cette mission dont la NSF** et plusieurs universités américaines sont également partie prenante.

 

 

* National Center for Atmospheric Research (US)
** National Science Foundation (US)

Voir aussi