Surveiller le trou de la couche d’ozone in situ
Les ballonniers du CNES et du LMD* sont actuellement à pied d’œuvre sur la base américaine de McMurdo en Antarctique. Dans le cadre de la campagne Strateole-Vorcore, 25 ballons pressurisés équipés de nacelles scientifiques sont déployés dans l'atmosphère pour surveiller le développement du trou d’ozone dans le vortex polaire.
Lancés entre septembre et octobre, les ballons survoleront le continent antarctique pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, à un niveau constant de densité de l’air.
La campagne se déroule dans des températures allant de -20° à -40°C. C’est dans ces conditions que se produisent la destruction de l’ozone dans le tourbillon stratosphérique polaire, puis le transport des masses d’air pauvres en ozone vers les régions habitées des latitudes moyennes.
Les données recueillies serviront à recaler les modèles simulant les échanges des composants atmosphériques et les phénomènes physiques tels que la formation et les mouvements des nuages stratosphériques polaires.
Elles complèteront aussi les modèles des processus chimiques de la destruction de l’ozone.
Un nouveau type de ballons
D’un diamètre de 8,5 m ou 10 m, leur résistance mécanique et leur étanchéité très élevées leur permettent d’effectuer des vols de plusieurs mois.
Ils volent dans le tourbillon polaire d’hiver dans la basse stratosphère entre 18 et 20 km d’altitude.
L’observation de longue durée à l’aide de ballons stratosphériques, que le CNES est aujourd’hui seul à maîtriser, a précédemment été éprouvée lors des campagnes d’essais en Suède (Kiruna) et au Brésil.
Qui plus est, l’utilisation des ballons est une spécificité du CNES qui depuis 40 ans, effectue plusieurs dizaines de lancements par an.
*LMD : Laboratoire de Météorologie Dynamique de Palaiseau (CNRS)